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La navigation sur les plateformes de médias sociaux n’est pas une tâche facile pour les préadolescentes et préadolescents

Par : Sarah Smith

Les médias sociaux se sont rapidement intégrés à nos vies et ont pris le monde d’assaut.

Cependant, comment cela affecte-t-il l’esprit des préadolescentes et des préadolescents en développement? Ce n’est un secret pour personne qu’ils affectent nos émotions, en bien ou en mal, et qu’ils font partie intégrante de notre vie quotidienne. 

Il ne se passe pas un jour sans que je n’entende parler des médias sociaux ou d’autres plateformes en ligne. Alors, comment apprendre à vivre avec la présence des médias sociaux dans nos vies?

Une solution serait de faire preuve de modération. Nous devons prendre conscience de l’importance de la modération et de la maîtrise de soi. Est-il possible que les médias sociaux nous divisent ou est-ce plus flou?

Leurs avantages l’emportent-ils sur les inconvénients? Quoi qu’il en soit, il est évident qu’ils sont là pour de bon. Il s’agit maintenant de comprendre leurs effets sur notre santé mentale.

En quête de réponses à ces questions, je me suis mise à la recherche de personnes ayant des points de vue différents. Les personnes participant à mon étude comprenaient des enseignantes et enseignants, des pairs et une personne en travail social.

Ils ont fait part de leurs points de vue sur la manière dont ils pensent que les médias sociaux influencent notre santé mentale. Dans l’ensemble, les préadolescentes et préadolescents portent un regard plus positif sur les médias sociaux, tandis que les personnes du corps enseignant et en travail social font preuve de prudence dans l’utilisation des médias sociaux.

Mes sources professionnelles ont même considéré les médias sociaux comme une « malédiction » infligée à ma génération. Par ailleurs, les préadolescentes et préadolescents considèrent les médias sociaux comme un outil merveilleux avec une utilisation répandue et pensent qu’ils nous aident à garder le contact.

Certaines personnes pensent qu’ils étaient particulièrement importants ces dernières années lorsque le monde était en confinement obligatoire à cause de la pandémie de COVID-19.

D’autres considèrent les médias sociaux avec indifférence et pensent que leur influence dépend uniquement de la personne. En fait, les médias sociaux peuvent être nuisibles si l’utilisatrice ou utilisateur a de mauvaises intentions, et vice versa. 

Les pairs que j’ai interrogés avaient tous à peu près mon âge, entre 11 et 14 ans, étaient de sexe féminin et fréquentaient la même école secondaire de premier cycle à Calgary, en Alberta. Nous sommes des élèves bilingues français depuis la maternelle.

Malgré mon petit échantillon, les participantes avaient des opinions divergentes et intéressantes. Je leur ai posé les mêmes questions, en me concentrant sur la manière dont elles pensent que les médias sociaux les affectent.

Les questions portaient sur le sommeil, les émotions, leur relation avec elles-mêmes et leur image corporelle.

La première question portait sur l’effet des médias sociaux en général. Un thème commun a été exprimé par mes pairs : elles pensent que l’utilisation des médias sociaux crée une dépendance. Plusieurs ont indiqué avoir du mal à se contrôler lorsqu’elles étaient sur les médias sociaux et en ligne en général.

Elles ont également déclaré avoir essayé de réduire leur temps passé sur les médias sociaux avec difficulté. Sans même s’en rendre compte, elles pouvaient passer toute la nuit rivées à leur écran.

Mes pairs remarquent aussi que le temps qu’elles passent sur un écran réduit la qualité de leur sommeil. Elles ont déclaré qu’elles se sentaient de mauvaise humeur après avoir passé une soirée en ligne.

Certaines élèves ont indiqué qu’elles n’aimaient pas les conséquences d’être debout une bonne partie de la nuit. Certaines pensent qu’elles s’habituent à la sensation de fatigue et s’endorment en classe.

De plus, grâce à ma recherche, j’ai pu mettre en évidence une relation claire entre le temps passé sur les médias sociaux et leur effet sur l’image corporelle. Certaines participantes ont déclaré penser que leur manière de percevoir leur corps a été changée par les médias sociaux.

Souvent, elles voient la personne « parfaite » avec la vie « parfaite » et se sentent gênées par leur personne.

Mes pairs ont également parlé des avantages des médias sociaux. Selon elles, c’est un excellent moyen de rester en contact avec les proches et les amis. Elles ont déclaré que sans les médias sociaux, elles se sentiraient très seules. Beaucoup ont déclaré penser qu’une présence en ligne favorisait une bonne santé mentale.

Mes pairs craignaient de ressentir l’isolement sans les médias sociaux. Elles considèrent les médias sociaux comme un outil utilisé pour apprendre et faire part de leurs expériences, ce qui leur donne un sentiment d’appartenance.

Mes pairs ont déclaré avoir trouvé des personnes ayant les mêmes idées et champs d’intérêt qu’elles. Elles ont également une reconnaissance pour les plateformes qui luttent contre le changement climatique et qui s’intéressent à d’autres questions sociales.

Pour obtenir d’autres points de vue sur ces questions, j’ai interrogé des enseignantes et enseignants, ainsi qu’une personne en travail social. Les enseignantes et enseignants que j’ai interrogés font partie de mon école. La personne en travail social que j’ai interrogée est originaire de Nouvelle-Écosse et travaille en milieu scolaire.  

Ces spécialistes avaient des opinions différentes de celles des étudiantes que j’ai interrogées. Ils ont une vision plus négative des médias sociaux et de leur influence sur notre santé mentale.

En effet, ils considèrent les médias sociaux comme une difficulté que les jeunes doivent surmonter et apprendre à gérer. Ces spécialistes ont constaté une baisse de l’engagement scolaire de la part des élèves qui ont une forte présence sur les médias sociaux. Ils ont fait part de leurs expériences avec des étudiantes et étudiants dont les difficultés étaient dues aux médias sociaux.  

En raison du développement du cerveau des jeunes, les spécialistes ont indiqué qu’ils pensaient que nous n’avions pas la capacité de réaliser l’influence des médias sociaux sur nous. Les jeunes n’ont pas la capacité de prendre des décisions pour déterminer ce qui peut être risqué ou dangereux.

Les adultes que j’ai interrogés ont également déclaré s’inquiéter de la pression exercée par les pairs sur les médias sociaux.  

Malgré les influences négatives des médias sociaux, les spécialistes ont reconnu certains avantages en tant que moyens de communication et d’apprentissage.  

Ils ont souligné que les parents doivent jouer un rôle de supervision permanent si leurs jeunes ont l’autorisation d’utiliser les médias sociaux. Les parents doivent avoir une attitude protectrice à l’égard de la santé mentale de leurs jeunes.  

Mes conclusions confirment que les médias sociaux et leurs effets sont l’objet d’opinions partagées. Alors que la plupart des jeunes pensent que les médias sociaux ne sont pas nocifs s’ils sont utilisés avec modération, l’opinion qui l’emporte chez les spécialistes est que les parents doivent faire preuve de prudence dans leur utilisation et qu’une supervision est nécessaire. 

Pour ma part, je pense que nous devons faire preuve de maîtrise de soi lorsque nous utilisons les médias sociaux, qui sont là pour de bon. Une partie de notre développement sain passe par l’acquisition des compétences nécessaires pour utiliser les médias sociaux de manière saine et responsable.