Je suis gestionnaire supérieur des PSP pour la région de Montréal. Je travaille pour les SBMFC depuis 23 ans. J’ai commencé en tant que stagiaire à Saint-Jean, alors que j’étais étudiant en troisième année de kinésiologie à l’Université de Sherbrooke. Mon diplôme en poche, j’ai obtenu un emploi contractuel comme moniteur de conditionnement physique à Valcartier, puis j’ai occupé tous les postes pour arriver à mon poste actuel, y compris de nombreux déploiements.
Donnez un aperçu de votre expérience avec le Soutien aux déploiements
J’ai été en déploiement plusieurs fois avec l’équipe du Soutien aux déploiements. J’ai participé à des opérations militaires à l’étranger, notamment en Bosnie, en Afghanistan et en Lettonie.
Pourquoi avez-vous décidé de partir en déploiement en tant que civil au sein de l’équipe de Soutien aux déploiements?
J’ai toujours voulu voyager. Je viens d’un milieu modeste. De tout temps, jai eu envie de découvrir le monde et d’améliorer mon anglais.
Je savais que la maîtrise de cette langue me permettrait de faire évoluer ma carrière.
Je pensais que j’y gagnerais sur tous les plans : vivre d’autres expériences et voir le monde avec le soutien d’une équipe. Lorsque la nouvelle base a été établie en Afghanistan, j’ai postulé pour devenir coordinateur du conditionnement physique et des loisirs, mais on m’a proposé le poste de superviseur du conditionnement physique, des sports et des loisirs en Bosnie à la place.
Quels sont les aspects les plus gratifiants d’un déploiement en tant que civil?
Voyager et avoir l’impression de se sentir utile. Nous avons tellement de chance ici, avec tout ce que nous avons. Côtoyer des gens qui vivent dans des conditions difficiles avec peu de choses sans que cela les empêche d’être heureux a changé ma vision de la vie.
À mon avis, il ne s’agit pas seulement d’un développement professionnel, mais aussi d’un développement personnel : assimiler des langues, découvrir le monde et savoir qui je suis. C’est en se mettant dans des situations inconfortables que l’on apprend le plus sur soi.
Décrivez certains défis auxquels vous avez été confronté lors de vos déploiements.
Lors de mon premier déploiement en Bosnie, notre présence avait surpris les militaires. Au début, je me suis demandé si j’étais censé être là. Mais à la fin de la mission, après avoir partagé du temps et des repas ensemble 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, les militaires ont dit qu’ils comprenaient la raison pour laquelle notre équipe était là et ils en étaient reconnaissants. Ils ont aussi affirmé que nous étions essentiels au moral des troupes.
En Afghanistan, nous étions dans une zone de guerre active, il y avait donc des sirènes de raids aériens et nous devions nous réfugier dans des bunkers, des gens sont morts. Mais cela ne m’a jamais découragé. J’étais parfaitement conscient de ma mission et de l’importance de ce que je faisais.
Quelle est la différence entre les déploiements effectués au début de votre carrière et ceux accomplis aujourd’hui?
J’essaie toujours de faire comme si c’était la première fois : ce sentiment de joie, de découverte. Être si proche des gens pendant six mois est une expérience tellement intense que l’on se sent déprimé à son retour. J’ai appris à me protéger, à trouver un meilleur équilibre et à ne pas mettre tous mes œufs dans un seul panier. J’ai de la famille à la maison maintenant, alors je dois être présent où que je sois.
Que diriez-vous à vos collègues qui envisagent de postuler auprès du Soutien aux déploiements?
Ce sera l’une des meilleures expériences de votre vie. Elle vous fera grandir tant sur le plan professionnel que sur le plan personnel. Vous apprendrez à vous connaître, à parfaire la culture et la profession que vous exercez. Même si vous occupez un poste similaire chez vous, vous irez plus loin en déploiement parce que vous avez plus de responsabilités, vous êtes plus proche de nos membres, vous devrez faire preuve de créativité et déployer des efforts supplémentaires. Mais cela en vaut la peine. Le simple fait de changer d’équipe et d’avoir six mois pour réaliser des objectifs avec d’autres, alors que tout le monde sort de sa zone de confort, vous ouvrira d’autres horizons. Et à la fin, vous pleurerez tous en raison du chemin parcouru et de toutes les réalisations effectuées ensemble.
