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La vie sous un nouvel angle en apprenant à piloter des drones

Par Marcus Ng, 15 ans, Markham, Ontario
Gagnant du concours des jeunes journalistes
Catégorie : ouverte



Les oiseaux chantent alors qu’une brise légère crée un bruissement en soufflant sur les feuilles de l’arbre solitaire unique qui se dresse au milieu du champ vide. À l’autre bout de celui-ci, les doux bruits extérieurs sont soudainement interrompus par le bourdonnement de mon drone qui décolle. Pendant qu’il prend de l’altitude, je le fais voler au-dessus des arbres voisins en testant ses commandes avant de lui faire prendre son envol au loin. Ce genre de décollage m’est désormais familier, mais il y a deux ans, je n’aurais jamais imaginé qu’un adolescent ordinaire comme moi deviendrait un pilote de drone breveté, capable d’acquérir une toute nouvelle compétence et de l’utiliser au profit des autres.

Comme l’arbre solitaire dans le champ, je me suis senti seul et isolé de mes amis pendant les nombreux mois de la pandémie. Pendant mes journées à regarder les murs bleus banals de ma chambre, je me suis demandé si je pouvais faire quelque chose pour revitaliser ma vie et chasser mon ennui.

Le cycle répétitif consistant à manger, à suivre mes cours en ligne, à faire de l’exercice, à finir mes devoirs et à dormir n’était pas ce à quoi je m’attendais de ma 9e année. Puis la possibilité de participer à une école d’instruction au sol sur les drones qu’Altohelix, une entreprise locale, offrait à mon escadron des cadets de l’Air s’est présentée. Motivé par les encouragements de mes parents et la chance de sortir de ma routine monotone quotidienne, j’ai décidé de saisir cette occasion qui me permettrait d’obtenir un jour mon brevet de pilote de drone pour les opérations de base. Je me suis inscrit avec enthousiasme sur le site Web de l’escadron et j’ai attendu le début de la formation.

Lors de mon premier cours, j’ai découvert que l’instructeur d’Altohelix était également un officier de mon escadron, le major Li. Il nous a présenté le contenu général du cours et nous a montré les bases du pilotage des drones à l’aide du logiciel DJI Flight Simulator. J’ai été immédiatement captivé par les capacités du drone et l’idée de pouvoir obtenir une vue d’ensemble de sujets au sol sans l’aide d’un avion piloté. À la fin de la séance d’initiation, j’étais impatient et enthousiaste à l’idée de travailler à la réalisation de mon nouvel objectif.

Les cours suivants n’ont certainement pas été faciles, et j’avais l’impression que des sujets comme la météorologie, le droit aérien et la navigation étaient couverts à la vitesse de la lumière. J’avais du mal à noter tout le nécessaire. Découragé, j’ai presque décidé d’abandonner, mais un déclic s’est fait dans ma tête et m’a rappelé la raison pour laquelle je m’y étais inscrit d’abord. C’était un but et un moyen d’avoir une incidence positive. Avec ce nouveau souffle et en voyant la lumière au bout du tunnel, je me suis ressaisi et j’ai assisté aux autres cours.

En mars, à l’approche de l’examen, et en passant en revue mes notes, je comptais plus de 30 pages à mémoriser. Ce processus me semblait démotivant, mais n’ayant pas vraiment le choix, j’ai commencé à étudier mes notes une page à la fois, en me consacrant chaque jour de cette semaine-là à une leçon. Le droit aérien a été le premier sujet de ce cours que j’ai décidé de revoir, et après avoir mis de la musique, j’ai commencé à étudier.

Après une semaine de travail acharné, j’étais prêt pour l’examen. Le matin du 3 avril 2021, je me suis connecté au site Web de Transports Canada et j’ai commencé l’examen. En parcourant les 35 questions et en réalisant le peu de temps qu’il me restait, j’ai commencé à ressentir du stress et je me suis hâté à répondre à certaines des questions les plus complexes. Après une relecture rapide, j’ai terminé de justesse, soumettant l’examen peu avant la limite d’une heure et demie. Lorsque j’ai reçu mon résultat, j’ai bondi de ma chaise tellement j’étais heureux de découvrir que j’avais réussi l’examen et obtenu mon brevet.

Mon objectif étant atteint et mon esprit satisfait, je pensais que mon parcours avec les drones serait terminé. Mais à quoi bon déployer ces efforts si, au bout du compte, je ne contribuais pas à améliorer le monde et la vie des autres? Dans cette optique, je me suis rendu compte que j’allais certainement piloter des drones pendant un certain temps encore, j’ai alors cherché des moyens d’aider mon escadron par l’entremise de cette activité.

En octobre 2021, le major Li m’a demandé si je pouvais l’aider à filmer une vidéo pour l’exercice d’entraînement en campagne d’automne de notre escadron avec des drones professionnels pour consommateurs (prosumer) fournis par Altohelix. J’ai tout de suite su que c’était le moment que j’attendais, une occasion d’aider l’escadron et, enfin, d’avoir une incidence sur la vie des autres d’une manière unique. Ce jour-là, le major Li et moi avons filmé plusieurs vidéos de cadets effectuant diverses activités de survie pour personnel navigant, notamment l’allumage d’un feu, la construction d’un abri, le travail d’équipe et la réalisation de nœuds. Normalement, ces plans auraient été filmés au sol, mais grâce aux drones, nous avons pu offrir une perspective unique et produire des vidéos d’une qualité extraordinaire.

Après cette superbe journée sur le terrain, je suis rentré à la maison et j’ai reconstitué la vidéo plan par plan, en assemblant et en découpant les images pour qu’elles s’insèrent parfaitement comme les pièces d’un casse-tête. Après un montage minutieux avec des transitions et des séquences, j’ai remis le produit final au major Li aux fins d’examen. Il l’a soumis aux correspondants des cadets de notre escadron pour qu’ils le publient sur les médias sociaux afin de montrer au public l’exercice d’entraînement en campagne. La vidéo leur a donné une perspective unique des avantages de se joindre au programme de formation des cadets.

La vidéographie par drone est magique dans le sens qu’elle permet de capter un point de vue différent que le Canadien moyen n’aurait pas perçu s’il avait observé la scène depuis le terrain. Si la capacité de capter des séquences cinématographiques et des prises de vue époustouflantes par drone pouvait améliorer les relations publiques de mon escadron des cadets avec la communauté, j’ai réalisé que je pouvais en faire davantage pour mon escadron et la population canadienne. Pour y parvenir, je prévois d'acheter un jour mon propre drone et sortir avec mon père pendant les longues fins de semaine pour filmer des vidéos des magnifiques paysages que l’on peut voir dans de nombreux parcs provinciaux et nationaux du Canada. Mon objectif est de monter des vidéos et de les publier sur les médias sociaux afin d’inspirer mon entourage à explorer la nature sauvage canadienne dans notre propre cour.

D’abord un moyen de vaincre l’ennui, le pilotage de drones est devenu un passe-temps et a pris un tout nouveau sens pour moi. Il s’agit d’une façon de pouvoir changer la vie des autres avec une seule compétence. Ma famille et mes amis se sont tous adonnés 
à diverses activités pour passer le temps durant la pandémie, comme apprendre à jouer de la guitare ou à tricoter un foulard. Maintenant que la vie reprend son cours normal, nous pouvons mettre ces compétences à profit, peut-être en divertissant les résidents d’un établissement de soins de longue durée ou en faisant des dons à une banque de vêtements. Il existe de nombreuses autres façons d’utiliser ses compétences pour aider les autres, et j’espère sincèrement que mon histoire sur les drones encouragera les gens à atteindre de nouveaux sommets et à tirer avantage de ce qu’ils ont appris au cours des deux dernières années pour changer les choses.