Déménagements fréquents
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Souplesse
Lorsqu’il est question des activités scolaires et parascolaires, prenez en considération l’incidence des déménagements fréquents sur la continuité et l’expérience. Par exemple, les enfants des militaires peuvent arriver à l’école une fois que les périodes d’essais pour les équipes sportives et les périodes d’inscription pour les camps, cours et autres activités parascolaires sont terminées. Parce qu’ils ont souvent déménagé ou qu’ils habitaient à l’étranger, ils n’ont peut-être pas eu la même chance que les autres enfants de participer à des activités. Il faut faire preuve de souplesse et permettre à ces jeunes de prendre part aux activités sportives et sociales afin qu’ils puissent pleinement s’intégrer à la communauté.
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Implication
Autant que possible, il faut s’entretenir individuellement avec les enfants nouvellement arrivés et encourager et faciliter leur participation aux activités et à la vie communautaires. Il existe souvent des moyens d’apporter un soutien supplémentaire dans certaines situations, en désignant par exemple au sein d’un groupe un mentor ou une personne-ressource pour orienter le nouvel arrivant et le présenter à d’autres jeunes de son âge. De plus, les vastes programmes communautaires disposent aussi des ressources en vue de créer des groupes d’entraide pour les enfants des militaires. De tels groupes peuvent procurer un sentiment de sécurité et d’appartenance.
Une fois qu’ils sont familiarisés avec leur environnement et qu’on leur a permis, au même titre que les autres enfants, de participer pleinement à tous les aspects de la vie scolaire et sociale, la plupart des enfants des militaires réussissent à s’adapter et à s’intégrer avec succès à la communauté. -
Sensibilisation et intervention
Pour soutenir le faible pourcentage d’enfants des militaires qui ont de sérieuses difficultés à s’adapter, la première étape est de reconnaître que les déménagements fréquents peuvent avoir un effet sur leur comportement. Les déménagements fréquents peuvent provoquer des lacunes et des perturbations au sein du parcours éducatif, de même que de la méconnaissance culturelle et de l’isolement social, ce qui peut donner lieu à des situations qui, en surface, se manifestent comme une forme d’intimidation. Il faut alors interroger l’élève (et ses parents, le cas échéant) pour savoir s’il a vécu des situations ou des expériences semblables dans le passé et travailler ensemble pour combler les lacunes. La clé de la réussite est de collaborer avec
les parents et les autres intervenants de la communauté pour évaluer les besoins de chaque enfant en se montrant encourageant et amical. -
Enfants et jeunes difficiles d’approche
Pour les enfants solitaires, il suffit parfois d’une présence bienveillante et apaisante pour que leurs émotions deviennent plus supportables. La présence réconfortante d’une autre personne peut les aider à mieux se sentir dans leur peau et à accepter leurs émotions. Lorsqu’on travaille avec des enfants nouvellement arrivés dans la communauté et qui ressentent de la solitude, insister sur le fait que leurs émotions sont tout à fait normales peut être bénéfique, de même que parler des stratégies qui pourraient les aider à mieux s’adapter à leur nouvel environnement et à tisser des liens avec les autres. Si un enfant est devenu réticent à s’ouvrir aux autres et à se faire connaître, lui démontrer les désavantages à faire preuve de retenue dans nos relations et les avantages de prendre des risques au profit de l’amitié peut être une excellente idée. Vous pouvez lui rappeler qu’on a tous besoin de se sentir accepté et de compter aux yeux des autres, et qu’il est loin d’être le seul à aspirer à créer des liens. Puisque le soutien social est perçu comme l’élément qui permet de lutter contre la solitude, il convient de mentionner aux adolescents les différentes ressources de soutien qui s’offrent à eux et qu’ils ont peut-être oublié de considérer (p. ex., la famille, l’église, les sports, etc.) et les encourager à y avoir recours au besoin.
Il est intéressant de souligner que les recherches révèlent qu’il y a des avantages à passer un peu de temps seul. Il y a même une corrélation entre un isolement modéré, des taux de prévalence plus faibles de la dépression et l’amélioration des résultats scolaires. Cela peut s’expliquer par le fait que passer du temps avec soi-même favorise l’autoexploration, une étape clé de la formation identitaire. À court terme, les moments de solitude peuvent en fait remonter le moral, conduire à des changements d’attitude et augmenter la confiance en soi. La vie privée et les moments en solitaire sont importants. Cependant, la solitude à l’excès, c’est à dire jusqu’au point de couper les liens avec autrui, peut être un signe de dépression.
Pour un enfant, rebâtir son réseau social et rétablir des liens d’amitié étroits demeurent l’un des moyens les plus efficaces pour surmonter la solitude, puisque cela suscite un sentiment d’appartenance et lui permet de se sentir à la fois aimé et valorisé. Les liens d’amitié, anciens ou nouveaux, sont une source de soutien social. Des études démontrent que l’expérience acquise par les enfants qui s’adonnent à des activités récréatives et sportives dès un tout jeune âge a une incidence tout au long de leur vie. Les expériences positives les aident à devenir des adultes compréhensifs et attentionnés, en mesure de contribuer plus efficacement à leur future communauté.