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Déménagements fréquents

parents and child with cardboard moving boxes
L’une des caractéristiques qui ressortent le plus du mode de vie militaire est le fait que les familles sont amenées à changer souvent d’emplacement. Chaque année, au sein de la Force régulière, une famille sur quatre doit déménager dans une nouvelle base ou escadre (une base de l’Aviation royale canadienne). Il est important de bien comprendre les incidences que peuvent avoir les déménagements fréquents sur la vie des enfants et des jeunes des familles des militaires.
  • Services de garde
    Dans la plupart des familles des militaires, les deux parents travaillent à l’extérieur de la maison. Malheureusement, changer d’affectation souvent fait en sorte qu’il est difficile de trouver un service pour la garde régulière des enfants. À chaque déménagement, les familles des militaires se retrouvent souvent au bas de la liste d’attente des services de garde. Lorsque des services de garde sont offerts, ils sont habituellement conçus pour accueillir des enfants dont les parents ont un horaire de travail régulier, ce qui ne répond pas toujours aux besoins des familles des militaires. Pour les familles des militaires monoparentales ou dont les deux parents sont des militaires, trouver un service de garde fiable est encore plus ardu.

    Si trouver un bon service de garde n’est pas simple pour beaucoup de familles au pays, la grande majorité des familles des militaires ne peuvent pas faire appel à un système de soutien, comme des proches ou des amis, pour de l’aide. Le défi que pose l’accès à un service de garde peut compromettre le mieux-être des enfants et permet difficilement aux partenaires d’occuper un emploi à l’extérieur du foyer.
  • Personnel professionnel des services d’apprentissage et de garde des jeunes enfants
    Le personnel professionnel des services d’apprentissage et de garde des jeunes enfants est une ressource inestimable pour les familles des militaires et des vétéranes et vétérans qui s’adaptent à un nouveau programme de service de garde.

    En ayant une compréhension du mode de vie militaire, le personnel professionnel est plus apte à soutenir les enfants des familles des militaires et à reconnaître leurs perspectives et expériences uniques.Le personnel professionnel peut: 
    • collaborer ouvertement avec les enfants et les familles afin de leur offrir des conseils et du soutien pour s’adapter à leur nouvelle situation.
    • faciliter activement le processus d’adaptation en établissant des relations avec les enfants et leurs familles et en favorisant les liens avec les autres enfants du programme. 
    • fournir un environnement flexible et sûr qui aide les enfants à développer des aptitudes d’adaptation et de résilience. 
    Le personnel professionnel des services d’apprentissage et de garde des jeunes enfants devrait encourager les parents à communiquer tout changement à venir, ce qui permettrait d’observer les enfants et de mettre en place des stratégies préventives pour des transitions réussies. Une relation de soutien entre le personnel professionnel et les familles des militaires est cruciale pour le mieux-être des enfants et favorise leur développement sain.
  • Écoles
    Les enfants et les jeunes des familles des militaires doivent s’adapter constamment à de nouveaux programmes scolaires qui, souvent, diffèrent d’une école à l’autre selon la province ou le pays d’affectation. Les différences en matière de programmes éducatifs, de méthodes d’évaluation, de transfert de crédits, d’exigences nécessaires à l’obtention d’un diplôme et de langue d’enseignement entre les provinces et les districts scolaires ne sont que quelques exemples des défis que rencontrent les familles des militaires dont les enfants doivent fréquenter une nouvelle école.

    Dans certains cas, les enfants peuvent avoir une avance sur les autres élèves de la classe, puisqu’ils ont déjà couvert la matière dans une autre école. Dans d’autres cas, les enfants et les jeunes qui proviennent d’un autre système éducatif ne sont pas bien préparés et ont besoin de soutien pour rattraper le retard qu’ils accusent par rapport aux autres élèves. Prendre du retard par rapport aux autres peut être très difficile pour les enfants et les jeunes, et ce, tant sur les plans scolaire que social. Les programmes individualisés, la planification du parcours ou le tutorat, proposés par l’école ou l’équipe d’éducation des Services aux familles des militaires, peuvent aider dans la plupart des cas.

    Un déménagement peut être particulièrement difficile pendant l’adolescence, puisque sur le point d’obtenir leur diplôme, les jeunes doivent songer à leurs options postsecondaires. Les exigences pour l’obtention du diplôme varient selon les provinces et certains jeunes doivent parfois suivre un programme d’enseignement à distance ou faire une année scolaire supplémentaire pour obtenir leur diplôme. Les critères d’admission des universités et des collèges comme les cours suivis et la résidence varient aussi selon les établissements. Les jeunes peuvent donc difficilement faire des plans en ne sachant pas où leur famille sera établie dans les années à venir.
  • Éducatrices et éducateurs
    Les éducatrices et éducateurs jouent un rôle important dans la vie des familles des FAC. Les environnements scolaires inclusifs et la flexibilité pendant les transitions sont des aspects bénéfiques et essentiels du soutien aux élèves provenant des familles des militaires. Les éducatrices et éducateurs ainsi que le personnel professionnel en éducation sont encouragés à prendre conscience des facteurs de stress uniques auxquels font face les enfants et les jeunes des familles des militaires.

    Les enfants et les jeunes des familles des militaires bénéficient de la compréhension de leur mode de vie unique par leurs pairs et par des adultes de confiance. Les éducatrices et éducateurs peuvent intégrer des contextes militaires dans les activités de groupe, permettant aux enfants et aux jeunes de témoigner de leurs expériences à tout le monde ou à des personnes ciblées. Le fait d’aborder des sujets comme la réinstallation et l’absence d’un parent favorise un sentiment de sécurité et d’appartenance. Les éducatrices et éducateurs devraient garder à l’œil les changements liés au comportement et aux résultats scolaires, en particulier chez les enfants et les jeunes des familles des militaires, qui peuvent présenter un risque accru de détresse psychologique. Avoir des échéances flexibles ou participer à des activités parascolaires peut atténuer les difficultés liées aux déménagements fréquents et permettre à ces enfants et à ces jeunes de participer pleinement à la vie de l’école.
  • Participation à des activités sportives et parascolaires
    Pour les enfants et les jeunes nouvellement établis dans une communauté, participer à des activités peut être une expérience très positive, mais le chemin pour y parvenir est parfois parsemé d’obstacles. Lorsqu’un enfant grandit au sein d’une communauté, il apprend systématiquement à en connaître les activités sportives, les horaires et les attentes en côtoyant des amis, des voisins et d’autres élèves de son école. Les organismes sociaux, les occasions favorables à la créativité et les activités locales font partie de la culture du quartier où l’on habite. Selon les abonnements, les formations, les essais, les entraînements et l’inscription à des cours qui surviennent à des moments précis dans l’année, les enfants de la communauté peuvent choisir leurs activités favorites et y participer pleinement.

    Par l’intermédiaire des services de loisirs, les SBMFC élaborent des programmes de loisirs plus souples qui répondent aux besoins des familles des militaires. Les essais, par exemple, ont lieu tout au long de l’année et les inscriptions aux camps de jour couvrent une plus longue période, ce qui donne aux familles des militaires affectés à un nouvel endroit la possibilité d’y faire participer les enfants.
  • Amitiés
    D’après une étude récente, les principaux facteurs de stress liés au mode de vie militaire, c’est-à-dire les déménagements fréquents, découlaient chez les enfants de la douleur de perdre leurs amis et de la peur de ne pas parvenir à s’en faire des nouveaux. Pour la plupart des enfants, la phase de transition représentait la période la plus difficile, lorsqu’ils devaient quitter leur ancienne maison et ne s’étaient pas encore intégrés à leur nouvelle communauté ou à un nouveau groupe d’amis. Ils s’inquiétaient d’être exclus ou d’être victimes d’intimidation avant même de fréquenter leur nouvelle école. Plus ils étaient âgés, plus ces enfants trouvaient les déménagements fréquents difficiles.

    Cette étude confirme que le rôle de l’amitié dans la vie des enfants prend de l’importance à mesure qu’ils grandissent. Ces enfants affrontent la perte de leurs amis de différentes manières. Certains trouvent qu’il est bénéfique de demeurer en contact avec ses anciens amis et de se rappeler que d’autres enfants dont un ou deux parents sont militaires vivent la même chose. Notamment, certains enfants ont mentionné que les ressources de soutien des SBMFC, comme les groupes de mentorat ou les camps d’été réservés aux enfants des familles des militaires, étaient utiles.

    Les enfants qui ont eu du mal à nouer de nouvelles amitiés sont aussi ceux qui ont eu le plus de difficulté à s’adapter au déménagement. D’autre part, les enfants les plus extravertis et expérimentés sont ceux qui ont trouvé le déménagement le moins intimidant. En général, les enfants ont fait preuve d’une grande capacité de résilience dans leurs réactions à long terme relativement au déménagement.

Aide possible

  • Souplesse
    Lorsqu’il est question des activités scolaires et parascolaires, prenez en considération l’incidence des déménagements fréquents sur la continuité et l’expérience. Par exemple, les enfants des militaires peuvent arriver à l’école une fois que les périodes d’essais pour les équipes sportives et les périodes d’inscription pour les camps, cours et autres activités parascolaires sont terminées. Parce qu’ils ont souvent déménagé ou qu’ils habitaient à l’étranger, ils n’ont peut-être pas eu la même chance que les autres enfants de participer à des activités. Il faut faire preuve de souplesse et permettre à ces jeunes de prendre part aux activités sportives et sociales afin qu’ils puissent pleinement s’intégrer à la communauté.
  • Implication
    Autant que possible, il faut s’entretenir individuellement avec les enfants nouvellement arrivés et encourager et faciliter leur participation aux activités et à la vie communautaires. Il existe souvent des moyens d’apporter un soutien supplémentaire dans certaines situations, en désignant par exemple au sein d’un groupe un mentor ou une personne-ressource pour orienter le nouvel arrivant et le présenter à d’autres jeunes de son âge. De plus, les vastes programmes communautaires disposent aussi des ressources en vue de créer des groupes d’entraide pour les enfants des militaires. De tels groupes peuvent procurer un sentiment de sécurité et d’appartenance.

    Une fois qu’ils sont familiarisés avec leur environnement et qu’on leur a permis, au même titre que les autres enfants, de participer pleinement à tous les aspects de la vie scolaire et sociale, la plupart des enfants des militaires réussissent à s’adapter et à s’intégrer avec succès à la communauté.
  • Sensibilisation et intervention
    Pour soutenir le faible pourcentage d’enfants des militaires qui ont de sérieuses difficultés à s’adapter, la première étape est de reconnaître que les déménagements fréquents peuvent avoir un effet sur leur comportement. Les déménagements fréquents peuvent provoquer des lacunes et des perturbations au sein du parcours éducatif, de même que de la méconnaissance culturelle et de l’isolement social, ce qui peut donner lieu à des situations qui, en surface, se manifestent comme une forme d’intimidation. Il faut alors interroger l’élève (et ses parents, le cas échéant) pour savoir s’il a vécu des situations ou des expériences semblables dans le passé et travailler ensemble pour combler les lacunes. La clé de la réussite est de collaborer avec
    les parents et les autres intervenants de la communauté pour évaluer les besoins de chaque enfant en se montrant encourageant et amical.
  • Enfants et jeunes difficiles d’approche
    Pour les enfants solitaires, il suffit parfois d’une présence bienveillante et apaisante pour que leurs émotions deviennent plus supportables. La présence réconfortante d’une autre personne peut les aider à mieux se sentir dans leur peau et à accepter leurs émotions. Lorsqu’on travaille avec des enfants nouvellement arrivés dans la communauté et qui ressentent de la solitude, insister sur le fait que leurs émotions sont tout à fait normales peut être bénéfique, de même que parler des stratégies qui pourraient les aider à mieux s’adapter à leur nouvel environnement et à tisser des liens avec les autres. Si un enfant est devenu réticent à s’ouvrir aux autres et à se faire connaître, lui démontrer les désavantages à faire preuve de retenue dans nos relations et les avantages de prendre des risques au profit de l’amitié peut être une excellente idée. Vous pouvez lui rappeler qu’on a tous besoin de se sentir accepté et de compter aux yeux des autres, et qu’il est loin d’être le seul à aspirer à créer des liens. Puisque le soutien social est perçu comme l’élément qui permet de lutter contre la solitude, il convient de mentionner aux adolescents les différentes ressources de soutien qui s’offrent à eux et qu’ils ont peut-être oublié de considérer (p. ex., la famille, l’église, les sports, etc.) et les encourager à y avoir recours au besoin.

    Il est intéressant de souligner que les recherches révèlent qu’il y a des avantages à passer un peu de temps seul. Il y a même une corrélation entre un isolement modéré, des taux de prévalence plus faibles de la dépression et l’amélioration des résultats scolaires. Cela peut s’expliquer par le fait que passer du temps avec soi-même favorise l’autoexploration, une étape clé de la formation identitaire. À court terme, les moments de solitude peuvent en fait remonter le moral, conduire à des changements d’attitude et augmenter la confiance en soi. La vie privée et les moments en solitaire sont importants. Cependant, la solitude à l’excès, c’est à dire jusqu’au point de couper les liens avec autrui, peut être un signe de dépression.

    Pour un enfant, rebâtir son réseau social et rétablir des liens d’amitié étroits demeurent l’un des moyens les plus efficaces pour surmonter la solitude, puisque cela suscite un sentiment d’appartenance et lui permet de se sentir à la fois aimé et valorisé. Les liens d’amitié, anciens ou nouveaux, sont une source de soutien social. Des études démontrent que l’expérience acquise par les enfants qui s’adonnent à des activités récréatives et sportives dès un tout jeune âge a une incidence tout au long de leur vie. Les expériences positives les aident à devenir des adultes compréhensifs et attentionnés, en mesure de contribuer plus efficacement à leur future communauté.